Aux bons marchés... caribéens

Par Carolyne Parent
Mise à jour le 08 Sep 2017

Aux bons marchés... caribéens

D’île en île, remplissons nos valises de produits du cru. Ainsi, une fois de retour à la maison, nous pourrons revivre nos vacances à volonté, au gré des saveurs d’ailleurs. Pour une tournée gourmande des Caraïbes, c’est par ici!

 

Mon garde-manger pourrait facilement concurrencer un dépanneur exotique. Présentement s’y trouvent stockés de la vanille mexicaine, un pot de confiture aux fraises et au champagne rapporté d’Australie, un fond d’huile aromatisée au homard des Îles-de-la-Madeleine, des grains de poivre du Sarawak (Bornéo), du gomasio japonais pour assaisonner le riz, alouette!

J’ai aussi un reste de thé mauricien à la cardamome, passé date depuis au moins 300 ans, mais que je ne jetterais pour rien au monde. Son odeur me transporte illico au bord de la mer, à Flic-en-Flac, là où je l’ai acheté; c’est ma madeleine à moi.

Évidemment, il se trouvera toujours un rabat-joie pour remarquer qu’il ne vaut pas la peine de magasiner à l’étranger puisque, mondialisation et cybermagasinage aidant, on trouve de tout partout aujourd’hui. C’est juste, mais sans les souvenirs ni les émotions qui viennent avec l’achat in situ.

En achetant les produits qu’on aime sur place, on établit aussi un contact humain avec les habitants. On contribue également à soutenir une petite entreprise et, parfois même, toute une famille. Année internationale du tourisme durable ou pas, c’est plus que souhaitable. Alors, allons donc au marché!

Marchés caribéens

 

Jamaïque

Cultivée à quelque 2200 mètres d’altitude dans le massif des montagnes Bleues, la variété de café Jamaica Blue Mountain est l’une des plus appréciées au monde. Pour les cyclistes et randonneurs, quel beau prétexte à la visite de l’une des plantations de la région, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO! Par ailleurs, dans tous les villages, l’odeur de viande grillée sur charbon de bois dans un ancien baril de pétrole fait saliver les carnivores. Il s’agit bien sûr du poulet à la jerk, une marinade préparée avec du quatre-épices (alias tout-épice ou piment de la Jamaïque). On peut se procurer l’épice comme la sauce dans toutes les épiceries de l’Île, ya mon!

 

Haïti

En Ayiti, s’il est un plat connu comme Mawu dans le rite vaudou, c’est bien le riz djon djon, du nom du champignon noir qui colore et parfume ce bon plat national. À Port-au-Prince, on débusque la « truffe » haïtienne, vendue séchée, au magnifique Marché en fer. Toujours dans la capitale, on visitera la très belle distillerie Barbancourt et ses installations d’époque, où on se procurera sa meilleure bouteille de rhum brun agricole, la Réserve du domaine 15 ans. À noter, le rhum z’habitant fleure bon la canne à sucre et non la mélasse industrielle. C’est l’ingrédient clé du ti-ponch, le cocktail créole par excellence!

 

Saint-Martin / Sint Maarten

Le 11 novembre, jour anniversaire de saint Martin, le patron des mendiants, est une fête populaire du côté néerlandais de l’île. À cette occasion, les insulaires trinquent au Guavaberry, une liqueur aigre-douce à base de rhum et d’une petite baie du terroir. Le meilleur endroit pour y goûter est le très beau marché public de Marigot, situé en bordure de la baie du chef-lieu français. Et santé/proost! Au même endroit, les amateurs de miel et de confitures à base de goyave, de fruit de la passion et autre abricot-pays sont bien servis. Enfin, Grand-Case est le haut lieu gastronomique de l’île, et pour rapporter le souvenir d’une langouste grillée à point, cap sur un des lolos de bord de plage!

 

L’archipel de la Guadeloupe

Je l’avoue, j’ai un gros faible pour la Gwadloup, sa gastronomie, son rhum agricole, son poulet boukané, ses fêtes populaires (dont celle des cuisinières, le 12 août cette année) et ses marchés. Je me souviens qu’à celui de la Darse, à Pointe-à-Pitre, on vend un curieux délice : des touloulous, des crabes de terre, ficelés comme Houdini dans son coffre-fort. À défaut de pouvoir en rapporter, il faut y goûter dans un matété, un plat de riz.

Toujours à Pointe-à-Pitre, le très odorant marché aux épices Saint-Antoine propose le fameux mélange colombo, dont la recette est originaire de la capitale du Sri Lanka et qui sert à parfumer les caris.

Au marché nocturne du Gosier, l’artisanat est roi le vendredi soir, mais pour mettre la main sur les plus belles nappes de madras, qui ensoleillent la table, cap sur une mercerie.

Emblématique de l’archipel, puisque les femmes, autrefois, s’en faisaient une coiffe, une têt, ce tissu à carreaux tient son nom de la ville indienne de Madras (Chennai). Appelés à remplacer les Africains après l’abolition de l’esclavage, Sri Lankais et Indiens ont emporté dans leurs bagages leurs traditions, qui se sont métissées aux coutumes locales. D’où la grande richesse culturelle de cet archipel!

 

La Grenade

Le saviez-vous? La muscade fut le catalyseur des explorations outremer des Néerlandais, des Portugais et des Anglais. La course aux épices mena ces derniers jusqu’à la Grenade, qui en est l’un des principaux producteurs mondiaux. Là-bas, on en met d’ailleurs partout, même dans la crème glacée! Quant au macis, la « dentelle » rouge qui enveloppe la noix de muscade, elle est utilisée pour rehausser les plats de poisson, apprend-on à la Dougaldston Spice Estate, une plantation jolie comme tout.

À St. George’s, la très photogénique capitale, le marché maraîcher s’installe tous les matins, sauf le dimanche, messe oblige, à Market Square. Abrités par des parasols, les étals débordent de fruits et légumes exotiques, dont des calices séchés d’oseille de Guinée. C’est le bissap malien, le karkadeh égyptien, le té de Jamaica mexicain, appelé ici roselle. On en tire une délicieuse infusion qu’on sert glacée ou chaude, et qui fait aussi un excellent kir tropical!

 

Rien à déclarer?

« Oui, Monsieur le douanier! » Voilà ce qu’il faut toujours répondre lorsqu’on rapporte des denrées alimentaires au pays. Car peu importe qu’il soit permis d’importer du café jamaïcain ou un ananas guadeloupéen, nous sommes tenus de les déclarer. Une omission à cet égard peut entraîner une amende pouvant atteindre 1300 $… En sus de l’amende, les produits sont confisqués lorsque leur importation est interdite. SARI, le Système automatisé de référence à l’importation de l’Agence canadienne d’inspection des aliments, précise quels sont les produits approuvés pour importation, en fonction de leur provenance.

inspection.gc.ca

 


 

À PROPOS DE L’AUTEURE

Journaliste spécialisée en tourisme, Carolyne Parent a visité plus de 100 pays. Elle a publié trois ouvrages alliant récits et recettes des quatre coins de la planète, dont Ambiances d’Asie, lauréat d’un Gourmand World Cookbook Award, et Ambiances des Caraïbes.

Ambiances des Caraïbes

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