Partir en solo pour voyager en duo

Par Anick-Marie Bouchard
Mise à jour le 10 Août 2018

Partir en solo pour voyager en duo

« Je ne veux pas partir seule, je n’aime pas la solitude! »

Combien de fois m’a-t-on répété une affirmation semblable après mes conférences sur le voyage en solo au féminin? Baroudeuse chevronnée et extravertie, j’ai toujours pu faire de belles rencontres lors de mes aventures, mais je peux comprendre que ce ne soit pas donné à tout le monde.

Heureusement, tout comme on le fait pour vaincre la timidité ou pour se faire des amis, provoquer des rencontres est un art auquel on peut s’exercer. À vous de trouver votre style!

Avant le départ, entrez en contact avec des habitués de la région du monde que vous comptez explorer. Ces passionnés vous donneront non seulement des tuyaux qui vous éviteront de faire des erreurs de débutante, mais ils pourront faire jouer leur réseau local à votre profit.

C’est ainsi que ma copine Myriam a préparé son voyage en Haïti, alors que ses proches lui déconseillaient cette destination sans réellement la connaître. Je lui ai présenté des amies qui ont vécu là-bas et qui lui ont d’abord offert des conseils pratiques avant de partager leurs carnets d’adresses. Les réseaux sociaux – à commencer par Facebook et Twitter – ainsi que les forums d’entraide entre voyageurs sont des mines d’or pour qui sait creuser un peu. On peut aussi y dénicher des compagnons de voyage si tel est notre désir. Osez lancer un appel à l’aide!

Pour ma part, j’ai toujours préféré rencontrer d’autres voyageurs sur place, en séjournant dans des auberges de jeunesse ou en participant à des activités qui y sont organisées. J’essaie de trouver le café ou le bar où se réunissent plus fréquemment les globe-trotters et les polyglottes. Nombre de ces événements sont répertoriés sur les groupes locaux de couchsurfing et permettent de briser la glace rapidement.


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Autre repaire sous-estimé de voyageurs ouverts aux rencontres : les tours de ville guidés, parfois gratuits! À Londres, Édimbourg, Stockholm et Sarajevo, j’y ai croisé des personnes en phase avec mon rythme de croisière et prêtes à passer quelques jours en ma compagnie…

Mais la stratégie la plus efficace consiste sans doute à adopter des façons de voyager qui rapprochent naturellement les gens. Je pense notamment à l’autostop, qui favorise des rencontres assez brèves et très diversifiées. Parfois qualifiés de « tourisme intime », le covoiturage et l’hébergement chez l’habitant, qu’ils soient gratuits ou payants, nous mettent aussi en lien avec des personnes désireuses de jouer le jeu de la rencontre. Organiser son voyage de cette façon peut suffire à briser la glace pour les voyageurs plus timides ou moins entreprenants.

De même, les transports doux et lents, comme la marche et le vélo, sont des vecteurs de rencontre impressionnants. J’ai pu en faire l’expérience sur la route de Saint-Paul, en Turquie : ma solitude de marcheuse se dissolvait dès qu’un village était en vue. Je peux dire la même chose du vélo, qui mène sur des routes moins fréquentées et, paradoxalement, plus hospitalières. Combien de fois m’a-t-on bombardée de questions, alors que j’étais sur mon engin roulant, au Kazakhstan, pour ensuite m’inviter à manger avec toute la famille?

Même les transports en commun favorisent les échanges. Si la fibre festive des trains russes, où la vodka coule à flots, est bien connue, j’ai aussi souvent fait l’expérience des bus turcs, plus sages mais fort conviviaux. Autour un verre de thé et de biscuits sucrés, les conditions sont réunies pour aborder mes voisines de siège et échanger sur le pays, la vie et notre destination.


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Si, malgré toutes ces pistes, vous doutez toujours de votre capacité à tisser des liens, il n’y a pas de honte à se joindre à un groupe pour de premières tentatives en terre inconnue. Dans ce contexte plus sécurisé, Myriam a rencontré des membres de la diaspora haïtienne en visite sur leur île natale. Ceux-ci lui ont ouvert les portes de leurs parents et amis pour la suite de son voyage, une astuce qui lui a permis de trouver des ancrages locaux et de combler le fossé culturel.

Au-delà de toutes ces stratégies pour ne pas souffrir de solitude lors de vos pérégrinations, sachez que l’échange se déploie dans toute sa splendeur quand on lui en laisse le temps. Les relations enrichissantes ne fleurissent pas sous l’urgence et la pression. Ralentir son rythme de voyage est donc un premier pas et… un premier appel à la rencontre.

Quelques sites à tenter!

couchsurfing.com
voyageforum.com
routard.com/compagnon-voyage
compagnon-de-voyage.net


Globe-trotteuse devant l’Éternel, Anick-Marie Bouchard a parcouru plus de 150 000 km en autostop. Elle cosigne La Bible du grand voyageur, chez Lonely Planet.


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